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ŒUVRES

COMPLÈTES

ACADÉMIQUES

MPI

Music

Production

International

Conception de l'édition

Les dispositions principales de la conception des Œuvres complètes académiques de Tchaïkovski, des principes d'édition, l'appareil scientifique sont basés sur l'étude approfondie de la base scientifique et des textes des œuvres du compositeur, de la méthode de son travail artistique par les générations des chercheurs. En même temps les résultats des recherches des années précédentes sont prises en compte par la nouvelle édition, mais sont analysées et parfois leur interprétation est modifiée compte tenu des conceptions scientifiques actuelles, y compris l'étude de l'histoire des textes et de leurs sources, réalisée pour chaque œuvre du compositeur dans le cadre du présent projet. Le texte publié lui-même des œuvres de Tchaïkovski (musical ou littéraire) est résultat de l'étude complexe et approfondie des sources conservées. La tâche des rédacteurs scientifiques consiste en description de chaque source d'une manière la plus précise en effectuant l'analyse complexe de son contenu, de ses paramètres, ainsi que de toutes les informations ramassées dans la littérature de référence, dans les catalogues des éditions et dans les ressources d'information.

L'un des problèmes importants de l'étude de l'histoire de la création et des publications des œuvres de Tchaïkovski faites pendant sa vie c'est la présence obligatoire dans le champ de vision des rédacteurs scientifiques des informations concernant des sources probablement existantes, mais non découvertes actuellement.

L'objectivité et le bien-fondé documentaire accompagnés de l'étude des paramètres importants (dates d'apparition des sources textuelles, détermination de la séquence chronologique) définissent la position méthodologique principale du projet. Les problèmes liés aux dates d'apparition des sources différentes sont très particuliers. En ce qui concerne les manuscrits du compositeur autorisés et non autorisés (copies faites encore à la vie du compositeur), les impressions corrigées conservées — la détermination des dates de leur apparition est spécifiée pour chaque type des œuvres. En ces cas il est important de révéler et d'argumenter non seulement le fait même et la date d'apparition du document, mais définir les dates d'apport des corrections par le compositeur. C'est-à-dire la tâche du rédacteur scientifique consiste en révélation des corrections de l'auteur, des compléments au texte principal qui étaient faits par le compositeur pendant plusieurs années, et parfois pendant les décennies.

Une attention particulière est faite aux dates des œuvres musicales de Tchaïkovski éditées pendant sa vie, à l'attribution des exemplaires découverts vers le moment actuel.

Il est connu que des cahiers de musique édités en Russie et en Europe au XIXe siècle n'étaient pas généralement datés. En Russie seuls des œuvres musicales comprenant les textes verbaux étaient soumises aux autorisations de la censure dont la date était la date d'édition de l'œuvre musicale. Mais sont connus des cas, quand les rééditions des œuvres de Tchaïkovski portaient la date de l'autorisation de la censure, mais les textes publiés étaient modifiés ou révisés. Tous les cas pareils doivent devenir objet d'une attention particulière des rédacteurs scientifiques.

Une grande attention est prêtée aux informations fournies par les éditions de référence du XIXe et du XXe siècle relatives à l'histoire de la création des œuvres de Tchaïkovski, à l'origine des variantes différentes des textes, des éditions autorisées utilisées de telle ou telle façon par les savants. Toutes ces informations sont objet de l'étude scrupuleuse analytique dans le but de révéler la base objective des données exposées, de séparer les affirmations non prouvées des faits réels.

L'histoire documentée vérifiée de création de chaque œuvre de Tchaïkovski et la séquence chronologique de ses sources deviennent résultat de cette recherche. Les commentaires scientifiques de la musique sont basés sur cette recherche.

La reproduction du même texte musical et de l'œuvre littéraire du compositeur est basée sur la conception scientifique élaborée par le rédacteur scientifique en résultat d'une recherche approfondie des positions énumérées ci-dessus.

Cette édition réalise l'intention de présenter le texte de l'œuvre musicale écrite par l'auteur d'une manière la plus complète pour ouvrir la conception authentique du compositeur grâce à l'observation stricte du système de fixation des textes des œuvres par Tchaïkovski. Par exemple, les partitions gardent les particularités de fixation des parties de certains instruments par l'auteur. Une attention particulière est prêtée à la précision de la transmission détaillée de la structure particulière du tissu musical, du groupement caractéristique et spécifique de la disposition des accords, des directions des lignes de l'écriture musicale, ainsi que de la disposition des indications dynamiques. Souvent chez Tchaïkovski elles ne regardent pas toute la verticale, mais seulement une voix. Toutes les fautes révélées, les fautes d'impression et les fautes de l'auteur (les fautes échappées à la plume) sont marquées dans les sources principales des textes; les décisions de reproduction prises par les rédacteurs scientifiques sont argumentées.

Les œuvres complètes académiques de Piotr Ilitch Tchaïkovski prennent en compte l'expérience pratique des publications du ХIXe et du XXe siècle. Les rédacteurs scientifiques prêtent une grande attention aux éditions publiées pendant la vie du compositeur en Russie et dans les pays européens, aux États Unis. La participation de Tchaïkovski lui-même est définie et argumentée d'une manière la plus minutieuse; cela permet de présenter la «circulation du texte dans les mains de l'auteur» pendant toute sa vie artistique, et de définir la liste authentique des sources des textes autorisés des œuvres de Tchaïkovski.

Il est convenu de croire que la première œuvre de Tchaïkovski publiée en Russie c'est la romance 'Mezza notte'(œuvre de 1861—1862), qui avait vu le jour chez A. Leubroke à Saint-Pétersbourg, mais l'histoire de création et l'histoire d'édition de la romance restent peu claires. Plus tard N. M. Bernard, V.V. Bessel ’.commandaient les œuvres chez Tchaïkovski et les publiaient. En ces cas on ne connait pas exactement pourquoi étaient apportées des modifications dans les manuscrits de l'auteur, il n'est pas toujours possible de définir, si ces modifications étaient apportées par l'auteur lui-même, ou par un des rédacteurs de la Maison d'édition. Par exemple, les épigraphes poétiques étaient présentes déjà dans la première édition des pièces pour piano (œuvre 37 bis « Les saisons » dans la revueNouvelliste», mais ces épigraphes sont inscrites (à titre de supposition) dans le manuscrit autographe du compositeur par le rédacteur de la revueA. I. Bernard (who was the brother of A.I. Bernard et seulement devant les pièces n°1 et n°31

La plupart des œuvres de Tchaïkovski était publiée par Peter Jurgenson; des relations d'affaires et d'amitié entre lui et Tchaïkovski ont commencé encore en 1868 et ont duré toute la vie du compositeur. Même en des cas pareils il est difficile d'argumenter toutes les circonstances des modifications du texte d'auteur apportées pendant les publications et les publications réitérées, les circonstances d'apparition des versions différentes. Cela regarde même les œuvres les plus connues, comme par exemple, l'opéra « Eugène Onéguine », le cycle des pièces pour piano « Album d'enfant », sans parler déjà des ballets, des concertos et des pièces de concert.

À l'étranger les œuvres de Tchaïkovski étaient publiées par D. Rater (Hambourg et Leipzig), E. Beauté et G. Boka (Berlin), А. Fürstner, F. Ries et G. Erler, R. Forberg (Leipzig), F. Makkar (Paris), et ensuite par F. Makkar et А. Noël (Paris), V.Ourbanek (Prague), (New York)G. Schirmer (New York). Le degré d'identification des textes de Tchaïkovski (c'est-à dire la probabilité de leur création par le compositeur) ou l'absence de ce fait dans les éditions étrangères qui ont vu le jour pendant la vie du compositeur est aujourd'hui la sphère non étudiée jusqu'à fond. C'est pourquoi ces questions seront également au centre de l'attention des rédacteurs scientifiques de chaque tome du présent projet.

Quand le compositeur était encore vivant, Jurgenson avait publié pour la première fois Œuvres complètes de Tchaïkovski. C'était l'édition des œuvres pour piano en sept tomes, y compris trois derniers tomes qui avaient vu le jour déjà après la mort du compositeur que l'auteur, naturellement, ne pouvait ni voir, ni éditer, mais sur lesquels l'éditeur avait indiqué qu'ils étaient révisés et corrigées par l'auteur. En cet état ces tomes étaient réédités encore plusieurs fois au XXe siècle jusqu'à l'année 1917. Également Jurgenson avait édité les romances de Tchaïkovski: en tonalités originales (six tomes) et en transpositions pour voix différentes. Ici le degré de participation du compositeur lui-même en rédaction n'est pas non plus étudié.

Les éditions des œuvres non publiées pendant la vie de Tchaïkovski, ainsi que des esquisses et des œuvres restaurées par S.I. Taneïev ou avec sa participation, étaient réalisées par M. P. Beliaev. En ces cas une autre tâche s'impose, celle de déterminer le rôle de l'éditeur et du rédacteur en reproduction du texte d'auteur, en complément des esquisses de l'auteur. L'image est déterminée par comparaison des sources premières existantes pendant la rédaction scientifique. En ce qui concerne les œuvres finies, mais non éditées pendant la vie de l'auteur, il est reconnu que le texte de Tchaïkovski prévaut, et les variantes des rédacteurs publiées après la mort du compositeur sont décrites comme la source à comparer, car elles comprennent des versions utilisées en pratique musicale. En cas de restauration des œuvres non achevées de Tchaïkovski en qualité de source principale le texte du restaurateur dont les détails sont comparés avec l'esquisse du compositeur est sélectionné. En même temps la description détaillée de l'esquisse est présentée dans les commentaires scientifiques des textes et, si nécessaire, l'esquisse est reproduite en fac-similé.

L'image générale des publications faites pendant la vie de Tchaïkovski en Russie et hors ses frontières reste jusqu'à nos jours peu claire et pas toujours vérifiée. La cause de cette situation est cachée en absence de volume complet non seulement de tous les échantillons des publications faites pendant la vie du compositeur, mais en absence de catalogues des sociétés - éditrices des cahiers de musique russes et étrangères de l'époque. En ce qui concerne les œuvres publiées avec les logos des éditions étrangères, il n'est pas toujours possible de déterminer, si elles sont vraiment publiées, et non pas reçues de Jurgenson seulement pour la distribution ou si elles sont imprimées d'après les plaques d'imprimerie prêtées par ce même Jurgenson. Mais le problème le plus important c'est toujours la détermination du fait de participation et de non-participation de l'auteur en préparation des éditions en cas d'impression d'après les plaques d'imprimerie de la Maison d'édition de Jurgenson ou en cas de distribution des œuvres de Tchaïkovski préparées ou éditées par Jurgenson en Russie. Il reste toujours la nécessité de révéler toutes les différences entre les textes des éditions européennes et les textes publiés par Jurgenson avec participation directe du compositeur.

Il n'est pas toujours possible de déterminer les dates précises de publication des exemplaires découverts, non seulement édités par les Maisons d'édition européennes, mais par les Maisons d'édition russes, y compris publiées par la Maison d'édition de Jurgenson. Sont connus les cas où les mêmes numéros étaient attribués aux œuvres dont les textes se différaient, c'est-à-dire étaient publiés en des temps différents. Souvent des numéros des plaques d'imprimerie des œuvres publiées après la mort de Tchaïkovski étaient identiques aux numéros des plaques d'imprimerie de la première œuvre publiée encore, quand Tchaïkovski était vivant, quoique ces textes fussent déjà modifiés par les autres personnes. En même temps il n'est pas toujours possible de déterminer les noms des rédacteurs qui travaillaient sur les textes des œuvres.

Le niveau de fiabilité des catalogues des Maisons d'édition du XIXe siècle, ainsi que leur assortiment complet représentent également un problème empêchant de recevoir l'image générale d'édition des œuvres du compositeur. Telle est la situation avec les catalogues de l'éditeur principal des œuvres de Tchaïkovski — Jurgenson. Ce fait peut être expliqué par les réalités de l'histoire nationale, quand après l'année 1917 des archives des Maisons d'édition nationales (archives des cahiers de musique) avaient gravement souffert. La destruction d'une grande partie des archives documentaires de la Maison d'édition de Jurgenson dans les années trente c'est la perte irréparable dont les conséquences aujourd'hui encore ne peuvent pas être corrigées malgré l'existence des autres sources documentaires.

Dans les années de la Deuxième Guerre mondiale les archives de plusieurs Maisons d'édition européennes qui publiaient les œuvres de Tchaïkovski pendant sa vie (parfois avec sa participation) ont été abîmées. C'est pourquoi chaque histoire des publications et la participation de l'auteur des œuvres est une étude scientifique très sérieuse supposant la recherche des sources.

Compte tenu des pratiques, les indications présentes dans plusieurs publications des œuvres de Tchaïkovski faites pendant sa vie n'indiquent pas toujours que ces publications étaient vérifiées et corrigées par l'auteur. Cette circonstance est aggravée par l'absence de connaissances exactes et de documents fixant des relations contractuelles relatives à ces œuvres existant entre les Maisons d'édition russes et européennes, ainsi que par l'absence d'idée sur les relations spécifiques existant entre les propriétaires des droits d'édition des œuvres de Tchaïkovski. Ces problèmes touchent même Jurgenson qui était propriétaire presque exclusif des œuvres de Tchaïkovski et qui protégeait avec zèle pendant toute sa vie les intérêts du compositeur et contribuait à l'édition de ses œuvres non seulement en Russie, mais en Europe et aux États Unis.

Comme écrivait М. I. Tchaïkovski déjà au début du XXe siècle « parmi deux mille plaques d'imprimerie gravées stockées dans le magasin incombustible de sa (Jurgenson) grande Maison d'édition en Russie soixante-dix mille plaques et même un peu plus étaient consacrées aux œuvres de P.Tchaïkovski »2. Jurgenson était fournisseur des cahiers de musique de presque toutes les interprétations symphoniques et de celles d'opéra des œuvres de Tchaïkovski, y compris à l'étranger. Pour le 25e anniversaire de la Maison d'édition de Jurgenson le catalogue de ses œuvres publiées était sorti. Un exemplaire avait été offert par l'éditeur à Tchaïkovski. La liste des œuvres du compositeur est exposée sur les pages 155—159 en deux colonnes à commencer par l'œuvre 1 (Deux pièces pour piano) jusqu'à l'opéra « Les Souliers de la reine » récemment achevé par le compositeur3.

Dans les archives du compositeur est conservé l'Acte de vente de 37 de ses œuvres du 9 février 1881 à Jurgenson: « Nous, soussignés: Peter Jurgenson, marchand du 1er corps du métier et le compositeur, conseiller aulique Piotr Ilitch Tchaïkovski ont conclu la convention de ce qui suit: Je, Tchaïkovski, a vendu à Jurgenson mes œuvres et leurs interprétations suivantes énumérées ci-dessous en propriété complète et héréditaire <…> pour tous les pays et pour toujours. (Jurgenson et ses héritiers deviennent propriétaires absolus) pour sept mille roubles avec droit de les éditer tant de fois qu'il désire, et de les vendre à toute personne choisie par lui avec la seule condition que ni lui, ni ses héritiers ne doivent pas empêcher l'interprétation publique convenable de mes œuvres lui (Jurgenson) vendues par moi. Je, Tchaïkovski et mes héritiers ont le droit d'imprimer les œuvres énumérées ci-dessus seulement dans le cadre des Œuvres complètes de Tchaïkovski, mais après avoir reçu l'autorisation de Jurgenson. Seul Jurgenson comme propriétaire légal des œuvres énumérées a le droit de les adapter à un instrument ou à une voix. Compositeur, conseiller aulique Piotr Ilitch Tchaïkovski, Peter Jurgenson, marchand du 1er corps du métier. J'ai reçu sept mille roubles en argent, P. Tchaïkovski »4.

La lettre de Jurgenson adressée à М. I. Tchaïkovski est aussi intéressante, écrite 12 mois après la mort du compositeur contenant l'explication de la situation courante relative aux droits d'édition des œuvres de Tchaïkovski hors les frontières de la Russie, ainsi qu'à la possibilité de l'édition des dernières œuvres du compositeur achevées ou restaurées par S.I. Taneïev (Concerto n° 3 pour piano et orchestre, Impromptu pour piano «Un moment lyrique», duo de Roméo et Juliette pour l'opéra non réalisé sur le sujet de W. Shakespeare);

Moscou, le 28 septembre 1894.

Très honoré Monsieur Modest Ilitch!

Je dois vous expliquer les raisons pourquoi les œuvres de Piotr Ilitch ne peuvent pas être publiées et vendues après la mort du compositeur jusqu'à un moment défini.

Nous ne pourrons garder le droit d'édition à l'étranger qu'à la condition que ses œuvres seront publiées à l'étranger avant ou au moins parallèlement qu'en Russie.

Pendant presque 9 mois j'ai été en correspondance avec les grandes Maisons d'édition allemandes et j'ai reçu sept refus. Enfin, j'ai dû prier Mr Rater de faire semblant d'être éditeur à mes frais. Pour cela j'ai dû lui transférer les droits de propriété pour l'Allemagne. Mais il propose des conditions si désavantageuses (10 pfennigs = 4.5 kopecks pour une feuille), qu'il ne me reste presque rien. Mais je ne vois pas d'autre solution. Aujourd'hui je lui écris et propose la fourniture de 15 pfennigs pour une feuille.

Enfin, il y a quelques jours qu'une société de Londres a voulu m'acheter 4 œuvres que vous connaissez pour l'Amérique et l'Angleterre, c'est pourquoi la publication de ces pièces est de nouveau ajournée jusqu'au moment, quand le jour défini nous pourrons les vendre.— Le destin du Concerto n'est pas encore éclairci; il faut encore visiter les Maisons d'édition allemandes, mais je n'en veux plus, et je vais prier la Maison d'édition Scheffer — Rater d'être mon représentant. La même chose avec Novello à Londres.

Aujourd'hui j'envoie l'Impromptu à Sergueï Ivanovitch pour la correction. — Le duo ne peut pas être publié sans traduction, et surtout le texte allemand est très nécessaire. Quand j'aurais l'épreuve, je l'enverrai à Mme Esber pour la traduction. Qu'en pensez-vous du texte français?

Il n'est pas convenable de vendre une pièce pour piano (Impromptu), c'est pourquoi il faut s'armer de la patience. Si l'interprétation du Concerto pour piano sera prête vers le 22 du mois courant, ce sera inutile, — il ne pourra pas être publiée avant la date définie, car les affaires seront gâtées pour toujours. Votre fidèle P. Jurgenson»5 .

Conformément au droit d'auteur existant au XIXe siècle en Europe, l'éditeur en achetant chez le compositeur son œuvre recevait le droit exclusif de le vendre pendant 50 ans dans son pays et dans tout autre pays avec lequel son pays avait signé la Convention de protection mutuelle du droit d'auteur. La Russie n'avait pas de Conventions pareilles avec aucun pays, c'est pourquoi les cahiers de musique des éditeurs russes étaient souvent réimprimés par les sociétés étrangères, et en Russie les éditeurs pratiquaient la réimpression des éditions étrangères. Ces réimpressions permettaient aux éditeurs de tirer un bénéfice en faisant économie, car il ne fallait pas payer les droits d'auteur.

Jurgenson essayait de contrôler et de couper court aux impressions illégales des œuvres de Tchaïkovski par les éditeurs européens, d'orienter ce processus vers le cours légal. Parfois même il payait, par exemple à D. Rater et F. Makkar pour que les logos de leurs Maisons d'édition soient mis sur la page de titre certifiant que la publication était réalisée par une Maison d'édition européenne, et donc, tous les droits appliqués en Europe soient appliqués à cette édition; de cette façon l'œuvre était protégée contre les réimpressions illégales. C'est pourquoi Jurgenson était forcé de simuler une vente des œuvres de Tchaïkovski aux éditeurs étrangers. Il parle d'un de ces marchés conclus avec le propriétaire d'une société allemande D. Rater, en écrivant au compositeur: « …à Pétersbourg j'ai dû s'occuper de Rater. <…> il [Rater] sera propriétaire fictif de tes œuvres et les publiera en Allemagne à mes frais, mais sous son nom. Je lui paye. Au moins tes nouvelles œuvres seront en sécurité et protégées contre les Fürstner et les Erler »6. D'autres cas ont été découverts, quand des éditeurs européens utilisaient des plaques d'imprimerie de Jurgenson en mettant les logos de leurs Maisons d'édition.

Donc, un vrai projet d'édition doit prévoir une recherche obligatoire concernant l'histoire de chaque texte de Tchaïkovski pour révéler toutes les circonstances de sa publication pendant la vie du compositeur, y compris pour révéler la question de la participation de l'auteur en chaque publication. Compte tenu de l'insuffisance de l'étude des pratiques réelles de l'édition des cahiers de musique en Russie et de l'attribution scientifique des éditions du XIXe siècle, la présente édition prévoit la réalisation d'une recherche scientifique pour chaque œuvre publiée dans le cadre de cette édition avec analyse de données de toutes les ressources d'information possibles modernes, y compris des ressources RISM7 , des ressources des bibliothèques de musique mondialement connues de la Russie et des autres pays, ainsi que des ressources référentielles, comme, par exemple, « Hofmeister XIX »8 .

Les Premières œuvres complètes de P. I. Tchaïkovski, étaient commencées en 1940 suite à l'Arrêté du Conseil des commissaires du peuple de l'URSS du 5 mai 1940, pour le 100e anniversaire de la naissance de Tchaïkovski et achevées en 1990. Deux catalogues ont été préparés: l'un au début de l'édition, l'autre — en 1946. Ces catalogues contenaient le sommaire de chaque tome, mais la conception de l'édition se différait de la réalisation. Par exemple, la série « Œuvres littéraires et correspondance » devait contenir le tome des poésies, des romances et des chœurs, des librettos d'opéra écrits par Tchaïkovski, mais cette conception n'était pas réalisée. Les agendas et journaux intimes du compositeur n'ont pas été édités. Les œuvres musicales ont composées 63 tomes des Œuvres complètes sortis dans les années 1940 - 19909 .

En 1993 deux Maisons d'édition — « Musique » (Moscou) et « Schott » (Mainz) — ont essayé d'éditer les Nouvelles Œuvres complètes de Tchaïkovski. Par rapport aux œuvres complètes précédentes la structure de ces Œuvres complètes devait être différente, elles devaient présenter l'héritage artistique du compositeur. La numération générale regroupait les tomes par genre, à l'intérieur de chaque genre une séquence chronologique était observée. 12 séries de genre étaient planifiées. Entre les années 1993 et 2008 cinq tomes sont sortis, mais le projet n'a pas été achevé10 .

À la base de ce projet est mise une recherche historique du texte de chaque œuvre publiée de Tchaïkovski raffermie par l'analyse scientifique à commencer par les premières ébauches et à finir par la dernière variante d'auteur, y compris toutes les éditions réalisées pendant la vie du compositeur et avec sa participation. En résultat une source principale de l'œuvre est sélectionnée et les autres textes comparés avec cette source, et parfois les textes de la même œuvre en rédaction de l'auteur et ses versions artistiques indépendantes sont publiés. En cas d'existence de plusieurs rédactions autorisées de l'auteur dont chacune possède sa propre valeur artistique, elles sont reproduites entièrement.

Toutes les sources comparées sont utilisées et indiquées dans le Chapitre scientifique de chaque tome avec commentaires associés au texte publié de l'œuvre musicale de Tchaïkovski. Les œuvres appartenant aux grands genres musicaux possèdent le Chapitre scientifique avec énumération des textes qui représente un tome séparé.

Toutes les variantes et interprétations des textes musicaux des sources comparées avec les variantes de l'auteur précédentes et postérieures, compte tenu de la chronologie, sont décrites et commentées dans le Chapitre scientifique. Les cas les plus importants ou compliqués auxquels les rédacteurs scientifiques voudraient faire l'utilisateur prêter son attention, sont accompagnés du symbole « * » mis dans le texte musical, et en bas de la page une indication sera écrite: « Voir le Chapitre scientifique »

Le symbole « * » dans le texte du cahier de musique sert de référence aux remarques de l'auteur qui sont exposées dans cette édition en bas de la page où ce symbole est mis « (Remarque de l'auteur). Dans les manuscrits du compositeur ces symboles sont situés d'habitude à l'intérieur du texte musical, et le plus souvent vous pouvez les voir dans les manuscrits autographes des partitions de Tchaïkovski. À cause de manque de place pendant l'impression ces remarques d'auteur ne peuvent pas être toujours reproduites comme dans l'original manuscrit. Mais quand même elles sont reproduites près du texte musical sous quelque forme ou avec référence à l'endroit où elles sont reproduites. Dans la plupart des éditions des œuvres de Tchaïkovski publiées au XXe siècle ces remarques étaient omises; cela modifie ou altère gravement la conception d'auteur.

Lors de la publication des textes des œuvres scéniques de Tchaïkovski, dans les annexes seront exposés des scénarios, des plans d'intention, des librettos, y compris ceux préliminaires. Dans les cas où les intentions du compositeur se diffèrent des textes verbaux réalisés dans les partitions ou ont été modifiées pendant la préparation du spectacle, des variantes correspondantes seront exposées et commentées dans le Chapitre scientifique. En même temps le texte verbal fixé par le compositeur dans la partition est considéré dans le cadre de ce projet comme principal par rapport à toutes les autres variantes existantes.

Les textes verbaux et musicaux originaux, ainsi que les noms donnés par l'auteur et ses dédicaces sont rendus à toutes les œuvres de Tchaïkovski musicales et littéraires. Dans les cas où le compositeur donnait à ses œuvres les noms français ou italiens, leur traduction en russe est indiquée selon les versions autorisées par le compositeur (manuscrits autographes, éditions publiées pendant sa vie vérifiées par l'auteur). L'exception est présentée par les noms — indicateurs du genre (par exemple, concerto, symphonie, etc.). Ils sont reproduits en russe comme généralement admis. Mais dans les commentaires sont exposées leurs orthographes faites par Tchaïkovski lui-même dans les manuscrits autographes de cette œuvre et dans les éditions autorisées publiées pendant la vie du compositeur.

L'une des tâches du projet consiste en restauration de l'héritage de Tchaïkovski, au moyen de son nettoyage des coupures différentes et des interventions des rédacteurs dont l'accumulation est assez grade à cause des circonstances historiques multiples, y compris des circonstances politiques, sociales et des circonstances de censure. Les coupures représentent un problème particulier des textes de Tchaïkovski, les coupures faites par l'auteur lui-même pendant les interprétations de ses œuvres ou les coupures faites en sa présence et même sous sa direction. Toutes ces coupures étaient provoquées par les circonstances concrètes, leur production était parfois forcée, conditionnée par les particularités de la mise en scène ou de l'interprétation, par la volonté du soliste ou du chef d'orchestre. En ces cas les rédacteurs en indiquant la présence des coupures d'auteur dans la source conservent les endroits exclus dans le texte publié. De cette façon l'exécutant moderne peut utiliser la variante complète de l'auteur ou la variante avec les coupures d'auteur. De cette façon il aura la possibilité de choisir et de comparer les versions d'auteur différentes.

Une autre solution est prévue pour les nuances dynamiques, les traits, les indications rythmiques complémentaires faites par le compositeur pendant l'interprétation de ces œuvres ou pendant la préparation à l'interprétation. Ces informations avec explications concernant le temps et les circonstances de leur apparition seront, généralement, incluses, c'est-à-dire ajoutées (comparer avec les sources principale) dans le texte principal à publier. C'était la pratique de Tchaïkovski lui-même, quand il exécutait les symphonies qu'il venait de composer en utilisant les manuscrits autographes des partitions, et après il ajoutait dans l'édition toutes les modifications faites pendant les répétitions et les interprétations. Il ajoutait ces compléments également dans les partitions publiées de ses propres œuvres en procédant à la préparation de l'interprétation. Souvent c'étaient des œuvres composées et publiées bien avant leur interprétation sous la direction de l'auteur. Plus tard Tchaïkovski ajoutait ses compléments et corrections dans les éditions postérieures. Il considérait ce processus comme une vrai correction de ses propres œuvres quoique publiées avant. Certaines remarques laissées par le compositeur dans ses partitions de chef d'orchestre des années 90 du XIXe siècle et apportées dans les éditions postérieures de ces œuvres peuvent servir d'arguments confirmant cette position de l'éditeur et du créateur des textes musicaux. Nous considérons ces cas comme une étape particulière du processus artistique qui était fixée dans les exemplaires des éditions conservées dans la bibliothèque personnelle de Tchaïkovski et dans les autres dépôts de manuscrits.

Une tâche aussi importante qui s'est posée devant les rédacteurs scientifiques des tomes c'est la détection de toutes les étapes d'évolution du texte d'auteur de telle ou telle œuvre de Tchaïkovski et sa séparation des versions d'auteur indépendantes possédant leur valeur artistique. Ces versions parfois sont liées aux différences d'interprétation par l'auteur de sa propre musique des œuvres achevées qui ont devenu cause d'apparition de plusieurs variantes du texte d'auteur séparées dans le temps. Tchaïkovski le faisait peu de temps après l'achèvement de l'œuvre en la préparant à l'édition, dans les corrections, ainsi que pendant la préparation de la première interprétation quand il s'agissait des œuvres symphoniques et scéniques. Même dans les cas où l'auteur étudiait les corrections, le texte de l'œuvre publiée pouvait ne pas correspondre au manuscrit autographe. Car souvent Tchaïkovski vérifiait le texte gravé sans regarder l'original, sans le comparer à l'original, donc certains détails, naturellement, s'échappaient à son attention. De cette façon, certaines imprécisions des gravures non remarquées par le compositeur et, donc, involontairement et cela signifie formellement autorisées par lui, se transformaient en variantes d'interprétation. À part cela, en étudiant une correction Tchaïkovski y apportait des modifications reflétant ses nouvelles intentions artistiques, et parfois des autres nuances émotionnelles apparues juste à ce moment, sous l'action d'une humeur ou de son état moral. D'une manière analogique des éditions postérieures étaient réalisées, et en résultat le texte commençait à se différer significativement du texte du manuscrit autographe. Exemple significatif: la première édition du célèbre « Album d'enfant » où étaient modifiés non seulement certains composants du texte, mais même l'ordre des pièces du cycle; cela a altéré gravement la conception d'auteur initiale.

De nouvelles rédactions de la Première symphonie et de la Deuxième symphonie, de l'ouverture « Roméo et Juliette » et des autres œuvres apparaissaient plutôt à cause des besoins artistiques intérieurs de l'auteur. L'apparition des modifications significatives de l'opéra Eugène Onéguine, était liée avec les mises de l'opéra sur la scène des Théâtres impériaux (en 1880 à Moscou, en 1885 à Saint-Pétersbourg). De nouvelles variantes apparaissaient et pendant la préparation des œuvres par Tchaïkovski à leur réédition après un grand laps de temps écoulé après leur création. Par exemple, en 1891 une correction de la fantaisie «Tempête» s'est trouvée par hasard entre ses mains déjà préparée à l'édition par A.I. Ziloti. Ayant étudié la correction, le compositeur lui a écrit: «À Moscou j'ai reçu 2 pages de la partition de la «Tempête» envoyées par toi. Sur ces 2 pages, à ma grande surprise, j'ai trouvé un grand nombre de grosses erreurs. Je ne peux pas comprendre comment cela s'est produit. Mais j'ai appris que tu avais donné l'ordre d'imprimer. En s'effrayant, j'ai exigé de m'envoyer la partition complète que je commencerais maintenant à vérifier. Sauf les erreurs que je trouve sur les autres pages, je fais les corrections des symboles p, f, cresc., etc., je mettrai des métronomes et après seulement j'enverrai tout à l'impression »11. Quelques jours plus tard, dans sa lettre à Jurgenson il dit: «Pendant mon séjour à Moscou j'ai appris par hasard qu'une nouvelle édition de la « Tempête » était en étape de publication, et que Ziloti avait déjà fait toutes les corrections et avait autorisé l'impression. À tout hasard j'ai prié de m'envoyer l'épreuve. Et j'ai bien fait!!! Comment est-il possible de lancer la 2ème édition sans la montrer à l'auteur et sans le prévenir? Premièrement, Ziloti, évidemment, était fatigué des corrections et vérifiait la « Tempête » sans attention nécessaire. Deuxièmement, j'avais besoin de petites modifications et abréviations. Bref, quoique je me suis donné du mal avec cette correction et j'étais en rage, mais en revanche la «Tempête» sera publiée comme il faut »12 .

Sont conservées, par exemple, les partitions de l'opéra «Enchanteresse» arrangées pour piano avec les remarques du compositeur13 pour le chef d'orchestre faites en période de préparation de la première de cette œuvre, quand Tchaïkovski lui-même (c'est connu) dirigeait l'orchestre14. Ici étaient prévues des coupures, des modifications des rythmes, la rédaction des parties vocales, des nuances métriques. La partition de l'opéra « Enchanteresse » était pour la première fois publiée déjà après la mort de Tchaïkovski. Le manuscrit autographe de la partition était prise en qualité de source principale, et la copie manuscrite de la partition que le compositeur utilisait, quand il dirigeant l'orchestre au Théâtre Mariinsky, n'a jamais été prise en compte. Pour présenter dans le cadre du présent projet des Œuvres complètes académiques de Tchaïkovski la version scientifique du texte complet de l'opéra, toutes les sources découvertes vers le moment actuel seront prises en compte: et le manuscrit autographe de la partition de l'opéra, et la partition de l'opéra arrangée pour piano avec les remarques du compositeur pour le chef d'orchestre, et la partition manuscrite utilisée pendant la première interprétation de l'opéra « Enchanteresse » sous la direction du compositeur.

En ce qui concerne les arrangements d'auteur des œuvres scéniques de Tchaïkovski, ainsi que de ces concertos et des pièces de concert il existe un problème particulier relatif aux textes. Ce problème consiste en non-coïncidence de certains paramètres des textes de l'original et des arrangements : non-coïncidence essentielle des textes des partitions et des arrangements de l'auteur relatifs aux nuances dynamiques, aux traits, et parfois aux désignations des rythmes. Les causes en sont plusieurs. L'une des causes consiste en ce que souvent après la création des esquisses, le compositeur avait été forcé de faire un arrangement qui était presque tout de suite publié. D'après cet arrangement ces œuvres étaient préparées à l'interprétation. La partition était créée un peu plus tard que l'arrangement, souvent parallèlement à la préparation de l'arrangement à la publication. À cette étape artistique les intentions initiales du compositeur pouvaient évoluer et se modifier. Dans les cas où la création d'un arrangement dépasser la création de la partition, cet arrangement est en quelque sens une variante plus récente du texte anticipant la variante finale, c'est-à-dire la partition et ses rédactions postérieures faites par l'auteur.

Mais il existait d'autre raisons d'apparition des divergences entre les textes des partitions et des arrangements d'auteur pour piano. Les traditions du XIXe siècle - interprétation des œuvres symphoniques, ainsi que des premiers opéras et ballets - font partie intégrante de la vie des salons de musique. Les arrangements des œuvres symphoniques pour piano ou deux pianos à queue, ou pour piano à queue et violon soliste, violoncelle, ainsi que pour chanteurs devenaient une autre instrumentation de l'œuvre. Les détails d'interprétation qui étaient naturels pour les instruments de l'orchestre symphonique, devaient avoir et recevaient une autre forme, des autres traits et nuances dynamiques dans la facture faite pour le piano. Les parties des instruments solistes dans les arrangements de l'auteur des concertos et des pièces de concert étaient corrigés en ce qui concernent les trais, les nuances dynamiques et même les rythmes, parfois elles se différaient gravement de la partition.

Ils arrivaient des cas, quand dans les partitions d'auteur arrangées pour piano encore avant l'achèvement de l'œuvre, le compositeur désignait les instruments qu'il avait l'intention d'utiliser dans la partition, mais plus tard il prenait d'autres décisions. Dans les éditions des arrangements, y compris celles postérieures, ces détails des divergences entre les textes de la partition initiale et de la partition arrangée pour piano n'ont jamais été corrigés par Tchaïkovski. Avec du temps la divergence entre la partition d'auteur et l'arrangement fait par l'auteur s'augmentait, car les destins d'édition des partitions arrangées pour piano et des partitions d'auteur se déroulaient en réalité d'une manière indépendante en ce qui concerne la séquence des éditions de ce type des textes de l'œuvre. Très rarement déjà au ХХe siècle les éditeurs marquaient certains de ces endroits, mais souvent ils ne s'en occupaient pas du tout. Par exemple, dans l'édition faisant partie des Œuvres complètes de Tchaïkovski des années 1940—1990 la partition de musique initiale et la partition arrangée pour piano de l'opéra « Dame de pique » possèdent plusieurs divergences de ce genre, car les différences n'étaient pas marquées ou commentées, quoique ces divergences en dynamique et en traits regardaient même des arias des personnages principaux de l'opéra; en réalité cela menait à la coexistence de deux versions émotionnelles de l'interprétation de la même aria.

Dans le cadre de la présente édition compte tenu des besoins des exécutants et de la prééminence de la partition initiale, les rédacteurs scientifiques ont dû mettre les textes des arrangements d'auteur en conformité avec la partition. Lors de la publication des arrangements d'auteur et des arrangements autorisés des œuvres scéniques, des concertos instrumentaux et des pièces de concert de Tchaïkovski, les parties des solistes seront copies complètes des parties correspondantes fixées par les partitions de ces œuvres; toutes les divergences d'interprétation seront marquées dans le Chapitre scientifique. Cette position permettra aux exécutants, aux pédagogues et aux chercheurs en utilisant les textes publiés dans le cadre de ce projet, avoir une image complète d'évolution des textes des parties des solistes dans les sources d'auteur et les sources autorisées et avec cela, en s'adressant aux autres partitions et arrangements, ils pourront avoir les textes identiques coïncidant les uns avec les autres en détail.

Un groupe de sources des textes intéressants et très importants publiées dans le cadre du projet est constitué par les éditions des œuvres écrites par Tchaïkovski à la première étape de sa voie artistique (les études finies) en période 1865 — 1877, c'est-à-dire avant la création de la Quatrième symphonie et pendant la formation de son style artistique individuel. Leurs interprétation et correction ont été réalisées par l'auteur déjà pendant les années 1880 — 1890, c'est-à-dire en dernière période de la voie artistique du compositeur. En préparant ses œuvres à l'interprétation le compositeur non seulement apportait les remarques pour les exécutant dans les partitions, en précisant et en soulignant les détails, mais souvent modifiait le texte même de l'œuvre. Parfois Tchaïkovski réussissait d'apporter ces variantes dans les éditions postérieures, mais parfois il devait se limiter par les remarques correspondantes faites par la main pour ceux qui exécuteraient plus tard ces œuvres en se référant à ces exemplaires personnels des partitions.

De ce point de vue l'exemplaire de la partition d'une des œuvres précoces est remarquable: il s'agit de la fantaisie symphonique « Tempête » d'après W. Shakespeare15. C'est l'œuvre de 1873. Les remarques sont faites par le compositeur plusieurs années après. Il est connu que l'auteur dirigeait la « Tempête » cinq fois. Les remarques dans la partition pour le chef d'orchestre sont faites pour la première interprétation; ce fait est révélé grâce à la date mise par le compositeur lui-même: « Toutes les remarques à crayon noir sont faites par moi, l'auteur, le 17 Décembre 1888. P. Tchaïkovski ».

Il est évident que le compositeur se rendait compte de l'importance future de toutes les précisions et modifications qu'il avait apportées dans cette partition, car il avait même mis la date et avait fait les inscriptions correspondantes. Sur la p. 65 il a écrit: « Tous ces fff chez tous sont très vifs, brusques, brutes, « feroce ». Les remarques pour les chefs d'orchestre futurs chez nous à Moscou. Le 17 Décembre 88 ». La plupart des modifications faites par lui-même Tchaïkovski avait « légalisé » en réédition de la partition en 1891. Avec du temps l'interprétation sémantique du texte musical était modifiée par le compositeur; c'était une sorte de suite du processus artistique. Dans le cadre de la présente édition des œuvres du compositeur la fixation et les moyens d'édition pour la reproduction de toutes les modifications d'auteur faites pendant toute la vie artistique sont positions scientifiques de l'étude des textes les plus importantes donnant la possibilité aux exécutants de sentir et de comprendre pleinement la conception de l'auteur.

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1 Musée pan-russe de la culture musicale M.I. Glinka V. 88, n° 114

2 Tchaïkovski М. I . . La vie de Piotr Ilitch Tchaïkovski en 3 t. М; Leipzig, 1900—1902 / Т. 1. 2e édition, M., Leipzig, 1903. P. 215—216.

3 Catalogue des Éditions de P. Jurgenson, commissionnaire de la Société musicale russe impériale et du Conservatoire à Moscou. M.: Imprimerie de P. Jurgenson, 1886, autorisation d'impression obligatoire du 13 Janvier 1886. L'exemplaire en reliure de cuir appartenant à Tchaïkovski est utilisé avec estampage: «À Piotr Ilitch Tchaïkovski». Maison-musée d'état Tchaïkovski, e1, n°423.

4 Maison-musée d'état Tchaïkovski а12, n° 13.

5 Maison-musée d'état Tchaïkovski, b10,n° 7276

6 Lettre de Jurgenson à Tchaïkovski du 29 Janvier 1880. Maison-musée d'état Tchaïkovski, a4, n°6124. Publiée pour la première fois: Tchaïkovski — Jurgenson. Correspondance. T. 1. / Auteur et rédacteur scientifique P. Е. Weidman М, 2011. p. 192

7 http://opac.rism.info/index.php

8 http://www.hofmeister.rhul.ac.uk/2008/index.html

9 Tchaïkovski P. IŒuvres complètes. Т. 1—62. М, 1940—1971; Т. 63. М, 1990. Tchaïkovski P. I. Œuvres complètes: Œuvres littéraires et correspondance. Т. II, III, V—XVII. М, 1953—1981.

10 Tchaïkovski P. I. . Nouvelles Œuvres complètes. Т. 39a, b, c. Т. 69а, b. М. — Mainz. Musique — Schott. 1993—2008.

11 Œuvres complètes de Tchaïkovski. Т. XVI-А. P. 135.

12 Ibidem. P. 145

13 Maison-musée d'état Tchaïkovski а1, n° 164, 165.

14 La première de l'opéra « Enchanteresse » a eu lieu le 20 Octobre 1887 au Théâtre Mariinsky sous la direction de l'auteur.

15 Maison-musée d'état Tchaïkovski а1, n° 173.