Concerto n° 1 pour piano et orchestre si-bémol mineur, œuvre 23 (ŒT 53)

Quoiqu'il existe seulement deux différences importantes et frappantes entre la dernière (deuxième) version d'auteur du Concerto n° 1 de Piotr Ilitch Tchaïkovski et la version interprétée par la plupart des musiciens du monde entier, ces deux différences sont déterminantes pour la compréhension de la forme de la première et de la troisième partie, pour la perception de la musique du Concerto en son ensemble, ainsi que pour la compréhension du style et des tâches du compositeur en cette œuvre. Je me rappelle comment j'étais étonnés en exécutant pour la première fois avec le Maître Fédoceïev et le Grand orchestre symphonique P. I. Tchaïkovski la dernier version d'auteur, comment la première exécution épique, ou plutôt, lyrique et épique du thème musical de l'Introduction (absence d'accords célèbres ardents et solennels peu précieux, absence de trois interprétations pathétiques du même thème et de tous les fortissimo) met tout sur place. Le thème non seulement est autrement entendu, mais son développement, et la forme de toute (!) la partie reçoivent un autre volume. Tout est joué autrement, même des octaves à la « Liszt » sont jouées à la « Tchaïkovski », en modulant, en « survivant » tous les détours de leur intonation profondément humaine.

Dans la troisième partie le créateur inconnu de la « célèbre » troisième rédaction avait commis une grande erreur musicale. Au lieu du trio avec les rythmes de polonaise un morceau bizarre avait apparu sans développement symphonique nécessaire (chez Tchaïkovski! Créateur des symphonies!). Quel bonheur d'exécuter la version originale!

Andrée KOROBEÏNIKOV,